" Il était une fois, dans un château perché en haut d'un rocher, une princesse très belle mais lasse des demandes en mariage des damoiseaux et des princes. Il est vrai que plusieurs fois par jour, elle devait écouter les dire des prétendants, les entendre dans leurs beaux costumes lui promettre des choses qu'ils ne tiendraient pas . Après les avoir évincés poliment, elle retournait dans ses appartements. Elle préférait être seule dans sa chambre à se regarder dans un miroir et se coiffer ses longs cheveux noirs.
- 1 - Le 1er vendredi, la princesse doit revenir sur terre sous forme d'un serpent. Si le courageux lui caresse la tête en échappant à la morsure vénéneuse, il peut revenir le vendredi suivant.
- 2 - Au 2ème rendez-vous, la "belle" réapparait sous la forme d'un crapaud purulent et cracheur de feu. Le "fou" séducteur doit embrasser la joue du batracien. S'il n'est ni brûlé, ni "boutonneux", il peut revenir pour la troisième épreuve.
- 3 - A la 3ème rencontre, la belle trone sur le rocher dans sa forme humaine, et doit se peigner les cheveux tout en pleurant et gémissant d'une tristesse non terrestre. Si, malgrè les lancinants pleurs le prétendant récupère une mèche de sa noire chevelure, il doit la porter au château.
- Et là............. le mauvais sort est rompu, la princesse devient définitivement humaine et le trésor incomparable du château est donné au vainqueur !
Hélas, à ce jour tous les prétendants sont morts ou ont fui devant ces épreuves si difficile. La princesse est toujours dans le royaume des ombres et attend avec impatience celui qui viendra la délivrer ! "
OUPS .... J'y suis allé un vendredi ... mais point de princesse au long cheveux noirs, ni de serpent venimeux et encore moins de crapaud baveux !
Le Bilstein Alsacien, encore appelé Bilstein-Aubure se situe à 757 mètres d'altitude et domine le vallon du Strengbach. Il est cité comme fief de Thiébaut de Lorraine dès 1217 et occupé à ce titre, ou en propriété, par les comtes de Horbourg. En 1324, le château est vendu par les frères Walther et Burckhard de Horbourg à leur oncle Ulrich de Wurtemberg. En 1387, ce dernier transféra du château l'image miraculeuse de la Vierge dans l'église Notre-Dame de Riquewihr. C'est également au cours du XIVe siècle que les Wurtemberg entreprirent des travaux d'agrandissement du castel. D'autres travaux de restauration sont encore signalés du XVe au XVIIe siècle. Dès 1547, les troupes impériales veulent en découdre avec les wurtembourgeois. Le château est attaqué mais sans succès. Ce n'est qu'en 1636 que les armées impériales, commandées par le comte Schlick, finirent par piller et saccager le castel. En 1640, il est la proie d'un incendie. Un dernier bailli y prendra ses fonctions en 1655.
Le Bilstein Alsacien fut abandonné peu après et servit de carrière de pierres. Fortement ruiné, il laisse cependant deviner son plan semi-circulaire. Du coté de l'attaque, le château est doté d'un donjon carré probablement daté du XIIe siècle. Il est en outre protégé par une double enceinte modifiée ou agrandie par les Wurtemberg au cours du XIVe siècle. Par contre, il ne reste pratiquement rien des ruines du logis. L'accès au donjon se fait par une porte haute de forme ogivale. On dispose, du haut du castel, d'une belle vue sur les crêtes des Vosges avoisinantes.