Mes photos prises au gré de mes balades et randonnées à Sarrebourg et dans ses environs, dans les Vosges et en Alsace, mais aussi dans toute la Lorraine et ailleurs en France.
Suite de l'article : Les Vosges en bleu et blanc 1/2
Dans l'article précédent je vous avais laissé en haut de la Martinswand. Il n'est que 10 heures 30 et il nous reste encore un bon bout de chemin à parcourir pour rejoindre le sommet du Hohneck puis redescendre jusqu'à la seule auberge encore ouverte dans le secteur et qui se trouve au pied du Hohneck au bord de la célèbre route des crêtes. C'est ce matin en arrivant au point de rendez vous pour le covoiturage que mon collègue de rando et aussi cuisinier m'annonce qu'il ne pourra assurer le repas de midi car ses poules en raison du froid polaire qui règne en Lorraine ne peuvent plus pondre, elles auraient le c.. gelé et que son boucher habituel, fournisseur des saucisses paysannes officielles de nos randos est en vacances. Il ne nous reste donc plus qu'à nous rabattre vers la solution de l'auberge. Solution extrême qui n'est réservée qu'aux situations d'urgence... comme aujourd'hui.
Le vent violent rassemble et sculpte la neige sur le Haut de Falimont.
Vent violent par -10° au col de Falimont.
Baleine de roche dans une mer de neige.
Le sommet du Hohneck et l'auberge (fermée en hiver).
Le Wormspel vu du sommet du Hohneck.
Joli style, un peu raide dans les jambes mais distingué.
Il est l'heure de rejoindre l'auberge "au Pied du Hohneck" car nos estomacs crient famine. Au menu une spécialité Alsacienne, le baeckaoffa et pour ne pas trop se charger l'estomac nous nous contenterons d'un simple fromage blanc fermier au dessert.
L'histoire du baeckaoffa (pour ceux qui n'ont pas le temps, passer directement à la photo suivante)
Le baeckaoffa est né grâce à la journée du jeudi. Le jeudi, jour de lessive autrefois.
Les machines à laver n'existant pas encore, les ménagères n'avaient pas le temps, ce jour-là, de faire la lessive et dans le même temps de préparer un repas chaud pour le midi.
Pour pallier à ce problème, elles ont eu l'idée de préparer, la veille, un plat composé d'un mélange de viandes, de vin, de légumes et d'aromates, qui marinait toute la nuit.
Le jeudi, avant de se rendre au lavoir, elles déposaient leurs plats chez le boulanger et celui-ci, la dernière fournée sortie, plaçait les plats dans son four (de la vient le nom de « baeckaoffa » qui se traduit littéralement par « four du boulanger »).
Quelques heures plus tard, la lessive terminée, les ménagères récupéraient leur plat cuit. Pour distinguer à qui appartenait tel ou tel plat, chaque ménagère utilisait des terrines de terre cuite peintes à la main, et dont les décors étaient propres à chaque famille.
Considéré autrefois comme le plat du pauvre (il permettait d'utiliser les restes de viande, dont le prix était élevé), le baeckaoffa tient parfaitement sa place, de nos jours, dans la gastronomie alsacienne.
Les viandes utilisées aujourd'hui sont essentiellement de l'échine de porc, de la gîte de boeuf, du mouton désossé et un pied de porc. Sa réalisation consiste en une succession de couches. D'abord une couche de pommes de terre, finement coupées en lamelles, d'oignons émincés et de morceaux de viandes, par dessus une nouvelle couche d'oignons, avant de finir par une dernière strate de pommes de terre. Après avoir mouillé le tout avec la marinade, le couvercle est fermé hermétiquement et le plat enfourné à forte température pendant environ 2 h 30.
Au final, ce plat est aussi agréable à la vue (grâce aux terrines décorées) qu'au goût, auquel on résiste difficilement.
Heureusement que nous avons pris un repas léger car maintenant il faut remonter sur les crêtes et prendre la direction du sommet du Kastelberg.
Corniche de neige hyper gelée, rien à craindre.
Moi pris en photo par Jean Luc.
Skier dans ces conditions me semble assez difficile tout de même, c'est du snowkite.
Le chemin du retour est bien balisé.