19 février 2010
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08:00
Je ne le savais pas encore au moment de quitter ma voiture, mais la randonnée que j'allais faire ce jour là allait plus ressembler à un chemin de croix qu'à une balade de santé. Marcher près de 15 kilomètres sans les raquettes à neige (que j'avais laissées dans la voiture), par une température de - 6, avec des rafales de vent à décorner un boeuf et des chutes de neige tout au long de la journée, c'est le parcours du combattant version Grand Nord !
J'avais prévu d'emprunter la route forestière des Russes jusqu'à la baraque carrée, puis de rejoindre le Noll et le Narion par le GR 53 pour aller ensuite au col du Narion et de là je devais me rendre à la maison ouvrière du Grossmann servant aussi de refuge aux randonneurs pour y déjeuner à l'abri vers midi. Après le repas retour à la baraque carrée par le chemin des bornes puis par la route des Russes.
A partir de maintenant je suis à pied.
Les difficultés que j'allais rencontrer pour progresser dans le secteur du Noll et du Narion me firent perdre plus de deux heures sur l'horaire prévu. Les sommets du Noll et du Narion culmimant respectivement à 991 et 998 mètres, j'y ai trouvé des hauteurs de plus de 60 cm de neige fraichement tombée. Parfois je progressais péniblement dans près de 80 cm de neige et je n'avais plus aucun repère visuel pour me diriger dans ce désert blanc. Pour compliquer la chose, le sommet du Noll était recouvert d'arbres renversés datant encore de la grande tempête du siècle dernier. Tout en essayant de me faufiler entre les souches d'arbres et les sapins, je maudissais un certain Lothar qui avait tout chamboulé il y a 10 ans.
Les taches blanches sur certaines photos ce sont les flocons de neige piégés par le flasch de mon APN.
Plusieurs fois, j'avais complètement perdu mes repères visuels et les chemins étant invisibles en raison de l'épaisse couche de neige, j'ai du me diriger plus ou moins à l'aveuglette sur de longues distances.
Arrivé finalement à la maison ouvrière du Grossmann, j'allais enfin pouvoir me reposer un peu en prenant mon déjeuner tranquillement. J'ai même pu allumer un feu dans le vieux fourneau de Dietrich.
Dehors j'entendais le vent souffler et je retardais au maximum le moment du départ.
J'ai encore du affronter seul et durant deux heures les éléments déchainés sur les hauteurs pour rejoindre le parking où j'avais laissé ma voiture.