Il faisait froid ce matin là, les fougères étaient recouvertes de givre et le soleil promettait d'être généreux tout au long de la journée.
Je viens de laisser la voiture au village du Climont à 660 m d'altitude pour me diriger à pied vers l'objectif du jour qui est la montagne du Climont dont le point culminant se situe à 965 m d'altitude.
Saviez vous que le nom "Climont" vient du latin "clivus mons" qui veut dire : montagne raide. Cà promet...
La forme de ce massif évoque un volcan, un peu comme ceux de la chaîne du Puy en Auvergne.
Il m'aurait été facile de prendre le chemin le plus court qui monte au sommet du Climont, mais là n'est pas le but recherché. Je décide donc de contourner cette montagne par le sud pour passer près de la source de la Bruche. Le sentier monte légèrement à travers une forêt d'épicéas qui m'empêche de profiter du soleil. Je me demande si j'ai choisi la bonne option car je vais devoir gravir les flancs du Climont sur son versant nord.
Les herbes sont blanches de givre. Une petite fleur fait de la résistance et je me demande par quel miracle elle a résisté aux gelées de ces derniers jours.
La pente est de plus en plus abrupte et je devine que le sommet n'est pas loin. Ici aussi la tempête de 1999 a laissé des cicatrices profondes qui mettront du temps à s'effacer.
Encore un petit effort et j'y suis presque. Le paysage sur la partie sommitale du Climont est constitué d'arbres rabougris, de bruyère sèche et de sapins qui laissent soudain apparaitre la tour Julius, une très belle tour d'observation construite par le Club Vosgien en 1897. Cette tour panoramique appelée tour Julius du nom d'un des présidents du Club Vosgien, Julius Euting est haute d'une bonne dizaine de mètres.
Au pied de la tour, il y a un petit abri et une table pour que le randonneur fatigué puisse se reposer.
Juste au dessus de la porte de la tour j'observe attentivement l'énorme médaillon représentant Monsieur Julius Euting et la plaque commémorative sur laquelle il est écrit :
"Tour Julius tel est mon nom
Je brave les tempêtes en toute saison
Je veille sur l'Alsace de mes hauteurs
Et confie notre sort aux mains du Seigneur"
Il est déjà midi, trois randonneurs viennent de descendre de la tour que je décide de visiter avant le repas pour être seul là haut. Encore quelques clichés et je gravis silencieusement (presque religieusement) les 78 marches de l'escalier en colimaçon qui conduit jusqu'à la terrasse de la tour en pierre.
Ce n'est pas la première tour que je gravis ainsi, mais à chaque fois je ressens la même chose, je suis comme un gosse qui va ouvrir un paquet cadeau dont il ne connait pas le contenu et là le contenu du paquet c'est la vue qui va s'offrir à moi dans quelques instants.
Mon pas est plus lent à l'approche des dernières marches que je vois éclairées par le soleil mais ce n'est pas à cause de la fatigue, je veux tout simplement faire durer le plaisir plus longtemps.
Cà y est j'y suis.
Les trois randonneurs sont au pied de la tour, là où je me trouvais il y a 5 minutes à peine.
Il ne faut pas être sujet au vertige car la vue au sommet de la tour Julius est tout simplement à vous couper le souffle.
Mais pour en voir plus il vous faudra attendre le prochain article car en attendant je vais casser la croûte, j'ai faim.